jeudi 7 avril 2011

Lisbonne, le 1er Novembre 1755





Des terrasses du château de Saint Georges on une très belle vue sur Lisbonne. Il est difficile  d’imaginer l’ampleur de la tragédie qui a frappé la capitale du Portugal un peu plus de deux siècles auparavant.
Lisbonne s’était couverte d’églises et de couvents, et la plupart des habitants de Lisbonne assistaient à la messe en ce 1er Novembre 1755, car c’était le jour de la Toussaint.  

 Vue de Lisbonne avant le tremblement de terre de 1755.

Vers 9h30 du matin la terre a tremblé. Un terrible tremblement de terre secoua la capitale du Portugal. Les violentes secousses se succèdent, et les monuments et autres bâtiments s’effondrent sur les habitants de Lisbonne qui essayent de s’enfuir, dans le plus grand affolement.

Beaucoup courent vers le port, en pensant qu’ils sont à l’abri loin de la chute des immeubles. Mais le Tage était en proie à des forces aussi brutales et totalement inconnues. Sous la forme d’un tsunami, une vague géante déferle sur le port et engloutit les nombreux bateaux qui s’y abritaient ; puis en refoulant les rescapés vers la ville basse, la submerge dans un acte de dévastation de la plus grande partie de Lisbonne.  
 Suite à ces évènements catastrophiques, les incendies se déclarent un peu partout dans la capitale détruite, alimentés par les cheminés allumées dans les maisons, les bougies qui ce en jour de la Toussaint honoraient les morts, et les cierges qui dans les églises accompagnaient les cérémonies de ces heures de prières. On parle de 20.000 ou 30.000 morts dans la tragédie.
 Le bilan de destruction des monuments de Lisbonne est très lourd. Une trentaine d’églises sont en ruines, le « Paço da Ribeira », l’église patriarcale et l’Opéra dont la construction était terminée depuis quelques mois, disparaissent pour toujours.  
 Les ruines de l'église du Carmo (qui n'a pas été reconstruite) montrent à ciel ouvert, l'ampleur des dégâts. 
 D’innombrables œuvres d’art, des tableaux de maîtres, les collections de livres des bibliothèques et librairies, cartes maritimes de l’époque, compte-rendus des expéditions et des voyages des grands navigateurs, porcelaines, collections rapportées de l’orient qui décoraient les palais et maisons de nobles, porcelaines, ors, bijoux et soieries provenant du monde récemment découvert, des trésors incalculables, ont été engloutis sous les décombres, détruits par le raz-de-marée ou par les incendies qui se sont propagés dans la ville où le bois était grandement utilisé dans les constructions.   
C’est au premier ministre de l’époque, le Marquis de Pombal (Sebastião José de Carvalho e Melo),  que revient la tâche de reconstruire la capitale du Portugal.     
Le niveau de destruction et le déplorable état dans lequel s’est trouvée Lisbonne, qui était une des plus riches villes de l’époque, a causé un grand émoi dans les autres capitales d’Europe.
Voltaire a décrit dans son poème la calamité qui s’était abattue sur la capitale du Portugal
Poème sur le Désastre de Lisbonne

de Voltaire (1756)


O malheureux mortels ! ô terre déplorable !
O de tous les mortels assemblage effroyable !
D’inutiles douleurs éternel entretien !
Philosophes trompés qui criez : « Tout est bien » ;
Accourez, contemplez ces ruines affreuses,
Ces débris, ces lambeaux, ces cendres malheureuses,
Ces femmes, ces enfants l’un sur l’autre entassés,
Sous ces marbres rompus ces membres dispersés ;
Cent mille infortunés que la terre dévore,
Qui, sanglants, déchirés, et palpitants encore,
Enterrés sous leurs toits, terminent sans secours
Dans l’horreur des tourments leurs lamentables jours !
Aux cris demi-formés de leurs voix expirantes,
Au spectacle effrayant de leurs cendres fumantes,
Direz-vous : « C’est l’effet des éternelles lois
Qui d’un Dieu libre et bon nécessitent le choix ? »
Direz-vous, en voyant cet amas de victimes :
« Dieu s’est vengé, leur mort est le prix de leurs crimes ? »
Quel crime, quelle faute ont commis ces enfants
Sur le sein maternel écrasés et sanglants ?
Lisbonne, qui n’est plus, eut-elle plus de vices
Que Londres, que Paris, plongés dans les délices :
Lisbonne est abîmée, et l’on danse a Paris.
Tranquilles spectateurs, intrépides esprits,
De vos frères mourants contemplant les naufrages,
Vous recherchez en paix les causes des orages :
Mais du sort ennemi quand vous sentez les coups,
Devenus plus humains, vous pleurez comme nous.
Croyez-moi, quand la terre entr’ouvre ses abîmes,
Ma plainte est innocente et mes cris légitimes.
Partout environnés des cruautés du sort,
Des fureurs des méchants, des pièges de la mort,
De tous les éléments éprouvant les atteintes,
Compagnons de nos maux, permettez-nous les plaintes.
C’est l’orgueil, dites-vous, l’orgueil séditieux,
Qui prétend qu’étant mal, nous pouvions être mieux.
Allez interroger les rivages du Tage ;
Fouillez dans les débris de ce sanglant ravage ;
Demandez aux mourants, dans ce séjour d’effroi,
Si c’est l’orgueil qui crie : « O ciel, secourez-moi !
O ciel, ayez pitié de l’humaine misère ! »
« Tout est bien, dites-vous, et tout est nécessaire. »
Quoi ! l’univers entier, sans ce gouffre infernal,
Sans engloutir Lisbonne, eût-il été plus mal ?
…….



(continue)

Extrait du poème de Voltaire publié dans la page internet « Wikisource » La bibliothèque libre
Lien pour lire tout le poème:
http://fr.wikisource.org/wiki/Po%C3%A8me_sur_le_d%C3%A9sastre_de_Lisbonne


9 commentaires:

  1. Kikou Angie,

    Quelle terrible castrastrophe pour cette
    belle ville,avec tous ces disparus,et ces
    dégats dans tous ces batiments ...
    il y avait de trés belles églises,et celle-ci au
    au ciel ouvert est encore bien magnifique,malgré
    l'incendie qui la détruite ...
    je ne savais pas de tout cette histoire
    je te souhaite ma belle,une bonne fin d'aprem,
    toujours le soleil et la chaleur sur la Méditerannée.Bisous à toi, de Mimi

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  2. merci pour le partage, passe un excellent w e. kiss.

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  3. Bonjour ma douce,
    Un très joli reportage.
    Quelle catastrophe !
    J'imagine l'angoisse, cela me fait penser au Japon.
    Que de trésors perdu, c'est vraiment triste.
    Avec ces ruines de l'église Carmo, on peut deviner la beauté de l'architecture.
    Lisbonne est magnifique.
    J'aime le tram, je ne sais pas si c'est toujours pareil, comme tout change partout.
    Bon week-end, bisous.

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  4. et bien je ne connaissais pas du tout cette tranche de l'histoire!! quelle catastrophe!!!
    merci à toi pour toutes ces informations
    bon week end biz

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  5. C'est terrible je ne savais pas qu'il y avait eu un tsunami à Lisbonne merci pour ton beau reportage Angie, je te souhaite un merveilleux week end, bisous

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  6. Je viens de rentrer de balade il a fait beau et chaud par ici aussi et on en a bien profité, je viens te souhaiter une douce soirée Angie et une très agréable semaine bientôt je serai à la plage aussi je te ferrai des ptits coucous de là bas, bisous+++

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  7. Bonjour,

    A mon tour de te féliciter pour la tenue superbe de ton blog, ayant fait l'Espagne, la Turquie je pense bien faire un prochain voyage dans ce beau Portugal que tu décris et images si joliment

    Guy

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  8. Un ptit coucou avant de partir en vacances et de gros bisous pour toi Angie, @bientôt :)

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