jeudi 5 mai 2011

L’odyssee des Portugais de Mazagao (Mazagan)


Imaginons toute une ville qui déménage et traverse l’Atlantique !
C’est bien cela qui est arrivé à Mazagão.

L’histoire est bien lointaine, mais elle est aussi bien documentée.

Dès le début du XVe siècle le Portugal a regardé vers l’horizon maritime et s’est aventuré en dehors de ses frontières. Plusieurs villes du Maroc ont été conquises et leur remparts construits pour devenir des comptoirs stratégiques. Ainsi on dit que se sont les maures les constructeurs des forteresses du Portugal lorsqu’ils ont occupé cette partie de la péninsule ibérique ; et à leur tour, les portugais ont été les bâtisseurs de beaucoup de murailles qui se trouvent en territoire marocain !

Les raisons les plus cités pour ces conquêtes, c’est que cela serait un moyen d'empêcher les pirates d’attaquer le sud du Portugal, cela irait dynamiser le commerce avec le continent africain,  et  protégerait le voyage des caravelles le long du pourtour de tout le continent africain.
 

Ceuta, Tanger, Sebta, Boujdour, Alcácer Ceguer (Al Qsar al Seghir), Arzila (Asilah), Azamor Safim (Safi), Mazagão (Mazagan), Mogador (Essaouira), et autres, sont autant de noms et de murailles liés à la présence portugaise de plus de trois siècles en terres marocaines.


Ainsi, vers l’année 1500, les portugais fondèrent l’entrepôt de Mazagão, aujourd’hui El Jadida, et bâtirent les fortifications de cette ville, située au Maroc, a quelques 90 km au sud-ouest de Casablanca. La construction d’une ceinture de très fortes murailles rendit la citadelle imprenable.

Pendant plus de deux siècles, la ville portugaise de Mazagão résista aux violents assauts des armées musulmanes. La forteresse a été conçue de manière à permettre l’entrée des caravelles dans la ville au travers d’un canal d’accès à la mer, entouré de hauts murs. Le ravitaillement venant du Portugal, était assuré par mer, car les habitants de Mazagão vivaient isolés et en lute presque constante contre les milliers de soldats marocains qui, à intervalles réguliers, assiégeaient la ville. Voici un lien d’un site qui montre de très belles photos de remparts de Mazagão :
Mazagão résistait en tant que bastion d’un royaume chrétien, pendant que les autres forteresses du Maroc où étaient aussi sculptés les blasons du Portugal, passaient dans d’autres mains.  
Finalement en 1769, le roi du Portugal Dom José 1er décida qu’il fallait abandonner Mazagão car il devenait de plus en plus difficile de supporter le siège des armées marocaines.
L’évacuation de la cité a été organisée par Lisbonne qui envoya plusieurs bateaux pour le transport d’une population de plus de deux milles personnes. Hommes, femmes et enfants,  se sont vus obligés de quitter cette ville où pour la plupart, ils y étaient nés, avec leurs biens, vêtements, nourriture, meubles, armes…Les prêtres emportaient les objets religieux, les soldats leurs armes, et les fonctionnaires les livres et sceaux de la cité.
Le grand déménagement eut lieu et toute la population de Mazagão prit la mer en se dirigeant vers Lisbonne, pendant que, derrière elle, l’armée marocaine occupait la ville.  
Pendant ce temps, le roi du Portugal, étudiait sa stratégie d’implantation des sujets de son royaume dans les régions de son empire qui était particulièrement dispersé ! Il fallait bien compter, car le Portugal, est un petit pays, et en ce temps-là avait peu d’habitants.
En l’année 1769, il y avait urgence à occuper le Brésil. Le destin des habitants de Mazagão était tout tracé. Après un séjour de quelques mois à Lisbonne, pour préparer un voyage encore plus long, les voilà à nouveau dans d’autres bateaux pour une traversée de l’Atlantique qui les amènerait en Amazonie pour y construire la Vila Nova de Mazagão au nord de Belem.
Une ville traversa l’Atlantique pour se reconstruire sur un autre continent.
Les conditions furent extrêmement difficiles pour cette population qui devait survivre au milieu d’une forêt tropicale, dense et humide, très différent de l’environnement qu’ils avaient quitté. Des terres et des maisons furent attribuées à ces colons. La ville devint prospère jusqu’à l’apparition d’épidémies qui poussèrent les habitants à se déplacer et à construire une autre ville à quelques 30 kms de distance.
La première ville construite, après avoir été  abandonnée, a prit le nom de Mazagão Velho (Vieux Mazagan). Engloutie par la forêt, elle revit aujourd’hui grâce aux fouilles archéologiques qui remettent à jour une partie de l’histoire de cette population qui voyagea depuis l’Afrique. Je vous invite à regarder deux sites sur les fouilles archeologiques de la vieille citée:  




Il est dit que, encore aujourd’hui, dans cette région du Brésil, ont continue à fêter São Tiago (Saint  Jacques) avec des représentations des combats des chrétiens contre les maures (en souvenir des lointains encêtres) !   

Au Maroc, la ville d’El Jadida (Mazagão) attire beaucoup d’amateurs d’histoire. Avec ses murailles, églises et sa majestueuse citerne portugaises, El Jadida a été classée au patrimoine mondial par l’Unesco en 2004.
De nombreuses études ont été écrites sur l’odyssée des habitants de Mazagão. On peut citer le livre de l’historien français Laurent Vidal « Mazagão, la ville qui traversa l’Atlantique », dont voici  un lien pour la presentation du livre :


8 commentaires:

  1. Bonjour et bravo pour cette belle leçon d'histoire super intéressante !
    Ils étaient courageux en ce temps-là de s'aventurer ainsi dans des régions inhospitalières.
    Bonne journée, amicalement.

    RépondreSupprimer
  2. Une très belle aventure vers le Maroc j'admire les merveilles de ces remparts de Mazagao merci Angie pour cette merveilleuse découverte
    Je te souhaite une merveilleuse journée
    profite bien sous le beau ciel bleu de l'Algarve
    on est gâté il fait très beau pour la saison cette année par ici
    et j'espère qu'on aura aussi un beau week end ensoleillé
    mille bisousss ma douce

    RépondreSupprimer
  3. Bonjour ma doucette,
    J'apprends plein de choses sur ton beau pays.
    L'Algarve, c'est ce que mon mari préfère.
    Il en a gardé un très beau souvenir.Il y a de nombreux portugais à Bruxelles.
    Et de très bons restaurants.
    Merci pour ce récit historique.
    Bonne fin de semaine.
    Je t'embrasse bien fort.

    RépondreSupprimer
  4. C'était bien cette aprèm ds la savane, une douce chaleur comme j'aime, j'ai somnolé ds un transat çà fait du bien de se vider un peu du stress de la capitale... bonne nuit Angie et très beau week end pour toi aussi ma douce
    bisous

    RépondreSupprimer
  5. Kikou Angie,

    Je ne connais pas du tout Mazagao,et c'est
    bien dommage,je suis allée il y a une quinzaine
    d'années au Maroc,Casablanca,Marrakech,et Fés,
    et j'aurais bien aimé voir ces beaux remparts,
    cette forteresse,que je viens de regarder sur le
    site que tu as noté ... j'ai des amis qui sont
    revenu d'Algarve et ils m'ont rapporté deux beaux dés à coudre avec le blason de cette ville
    et le blason du Portugal :-)
    Je te souhaite ma belle,un bon début de week-end,
    passe una gréable aprem,bisous ensoleillés de
    Mimi.

    RépondreSupprimer
  6. Bonjour ma douce amie,
    Je passe te souhaiter un beau week-end.
    Il fait super beau à Bruxelles.
    Il manque la mer, ce serait parfait.
    Tu as cette chance.
    Je t'embrasse tendrement.

    RépondreSupprimer
  7. Trés intéressante cette histoire, j aime beaucoup; Quitter leur ville du Maroc a du étre trés dur pour tous ces habitants qui y étaient nés. Mais comme tu le fais si bien remarquer, leur nouvelle vie au Brésil a du étre trés éprouvante pour beaucoup, surtout les vieux.
    Je connais un village dans le département de l Yonne ou tous les habitants sont partis en méme temps dans les années trente, mais je ne sais pas ou? Depuis cette date les terres du village de l Aubépine forment une exploitation agricole de 400 ha; Je me suis promené dans la rue principale, on distingue encore la mairie école et une vingtaine de maisons.
    Bonne soirée Angie
    Latil

    RépondreSupprimer
  8. Bonjour ma doucette,
    Que ta journée ne soit que du bonheur.
    Je pense bien à toi, je t'envoie mon amitié et de gros bisous.

    RépondreSupprimer

Je serais ravie de recevoir vos commentaires. Ils seront moderes avant d etre publies. Merci.