Source photo:http://www.anossaescola.com/cr/webquest_id.asp?questID=1458
C’est un poéme de Miguel Torga (1907-1995) avec ma traduction libre (non professionnelle)
Regresso / Retour
Regresso às fragas de onde me roubaram. Je reviens vers les falaises d’où on m’a dérobé.
Ah! minha serra, minha dura infância! Ah! Ma montagne, ma dure enfance!
Como os rijos carvalhos me acenaram, Comme les durs chênes m’ont salué,
Mal eu surgi, cansado, da distância! À peine ai-je surgi, épuisé, par la distance!
Cantava cada fonte à sua porta: Chaque fontaine chantait à sa porte:
O poeta voltou! Le poète est rentré!
Atrás ia ficando a terra morta Derrière s’étendait la terre morte
Dos versos que o desterro esfarelou. Des vers que l’exil avait émiettés.
Depois o céu abriu-se num sorriso, Puis le ciel dans un sourire s’ouvrit,
E eu deitei-me no colo dos penedos Et je me suis couché dans les bras des rochers
A contar aventuras e segredos Tout en contant des aventures et des secrets
Aos deuses do meu velho paraíso. Aux dieux de mon ancien paradis.
Source photohttp://drcn.do.sapo.pt/
MIGUEL TORGA (de son vrai nom Adolfo Correia da Rocha) est un poète portugais du XXe siècle, né en 1907, dans un village de la région de Trás-os-Montes, à l’extrême nord-est du Portugal.
On peut suivre un peu sa vie, d’abord par ses études dans un séminaire de la ville de Lamego. En 1920, vers l’âge de 13 ans, son père l’envoie au Brésil où il devait travailler dans la ferme de son oncle. Cependant le jeune homme continue ses études. En 1925 il revient au Portugal pour entreprendre des études de médecine à Coimbra.
Tout en obtenant son diplôme de médecin, il est profondément attiré par l’écriture, et consacre une partie de son temps à la création d’une vaste oeuvre littéraire.
Médecin, romancier et poète, Miguel Torga voue une grande passion pour sa région natale.
On le dit humaniste, soucieux des valeurs humaines; il défia la dictature pendant de nombreuses années de sa vie.
Dans le Portugal profond de Trás-os-Montes, cette région rude aux accès autrefois difficiles, Miguel Torga se ressourçait auprès des arbres centenaires et dans une communion privilégiée avec les forces de la nature.
Dans la
région de Trás os Montes, il y a une ville qui s’appelle Vila Nova de Foz Côa.
Puis il y la riviére Côa qui est un affluent du fleuve Douro.
Et puis il y a la Vallée du Côa (Val do Côa), le domaine des gravures rupestres du paléolithique (environ 20.000 ans). Je vous invite à parcourir ce local sauvé des eaux par l'arrêt de la construction d'un barrage:
Uma Visita ao Parque Arqueológico do Vale do Côa /
A Visit to the Côa Valley Archaeological Park Publie par
MuseudoCoa
Le parc
archéologique de la Vallée du Côa s’étend de part et d’autre du lit de la rivière
du même nom. Il a été classé au le Patrimoine Mondial par l’Unesco em 1998.
Il est écrit que l’existence des gravures était
déjá mentionné dans plusieurs écrits du siècle passé. Cependant ça sera entre
1992 et 1995 que les études des archéologues qui accompagnaient les travaux de
construction d’un barrage hydroélectrique sur la rivière Côa, ont mis à jour l’importance des
gravures, une longue galerie d'art rupestre à ciel ouvert.
La
construction du barrage menaçait tout le site, car une fois fini, le lac de
barrage irait innonder la vallée. Une mobilisation importante, sous le théme
"les gravures ne savent pas nager” mena à la suspension des travaux du
barrage. On trouve beaucoup de textes sur le net sur le sujet, je me permets de copier deux extraits:.
« ...le barrage en projet
menace d’engloutir à jamais les magnifiques représentations d’animaux de
l’époque glaciaire, les aurochs (ancêtres des taureaux actuels, pesant le
double de poids), les chevaux, les chèvres, les chamois et bouquetins. Naît
alors le mouvement anti-barrage, première grande mobilisation civique du
Portugal. Des jeunes installent leurs tentes sur les pelouses du monastère des
Jeronimos à Lisbonne en signe de protestation, les intellectuels se mobilisent
et les politiques entrent en jeu. Le président de la République de l’époque, le
charismatique Mario Soares, reprend à son compte le thème d’un rap célèbre et
lance un : « Les gravures ne savent pas nager », qui met
un terme au projet du barrage »
"...Le
patrimoine mondial s'est enrichi en 1994 par la découverte du plus grand
complexe d'art rupestre paléolithique en plein air, connu à ce jour.
Il y a
environ 20 000 ans que l´homme a gravé des milliers de figures représentant des
chevaux et des bovidés sur les roches schisteuses de la vallée du Côa, affluent
du fleuve Douro, dans le nord-est du Portugal. Le projet de construction
d'un barrage dans la vallée, qui en a permis la découverte, a été abandonné à
la fin de l'année 1995..."Source:http://www1.ci.uc.pt/fozcoa/fr.index.HTML