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Traduction livre d’un extrait de la Lettre de Pero Vaz Caminha, écrivain officiel, (dirigée a Dom Manuel roi du Portugal, datée du Vendredi 1er Mai 1500, mais qui est en rapport avec les jours qui précèdent cette date) qui décrit en détail la rencontre des navigateurs portugais avec les premiers indiens de la terre découverte qu’ils ont d’abord nommée Terra de Vera Cruz, plus tard renommée le Brésil.
La découverte du Brésil
La flotte de Pedro Alvares Cabral qui partit du Portugal comptait treize caravelles. En arrivant au large de cette région, les marins voient au loin l’embouchure d’un fleuve. Les capitaines donnent l’ordre de lancer l’ancre et plusieurs bateaux plus petits sont envoyés à terre. Après avoir fait la description du décor naturel, Pero Vaz Caminha écrit qu’ils ont aperçu plusieurs hommes qui marchaient sur la plage.
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Et se trouvant Afonso Lopes, notre pilote, déjà à bord d'un de plus petits navires, le Capitaine l'envoya à terre dans un batelet pour examiner le local d'ancrage, le considerant un homme vif et habile pour le fait. Et il emmena avec lui deux de ces hommes locaux qui étaient dans une pirogue, hommes jeunes et de bons corps. L’un d’eux portait un arc et six ou sept flèches. Beaucoup d’autres marchaient sur la plage avec leurs arcs et leurs flèches, mais il ne les choisit pas. Quand la nuit était déjà tombée, il les a conduits au Capitaine où ils furent reçus avec beaucoup de plaisir et de fête..
Ils ont des traits de couleur cuivrée, un peu rougeâtre, de bons visages et de beaux nez bien faits. Ils marchent nus, sans rien pour les couvrir. Ils ne se soucient nullement de cacher ou de ne pas cacher leurs parties honteuses, pas plus que de montrer leur visage. Sur ce sujet, leur innocence est bien grande. Ils avaient tous les deux la lèvre inférieure traversée par un vrai os, de la longueur du dos de la main, et de la grosseur d’un fuseau, la pointe aigue comme un poinçon. Ils les introduisent par l’intérieur de la lèvre ; et la partie qui reste entre la lèvre et les dents est modelée comme la tour d’un jeu d’échecs. Et ils le portent de façon que cela ne les blesse, ni les empêche de parler, manger ou boire.Ils ont les cheveux lisses. Et étaient tondus, de cisaillement haut, plutôt que sur peigne, de bonne taille, mais rasés au-dessus des oreilles. Et l’un deux portait en dessous des cheveux, d’un côté à l’autre, à l’arrière de la tête, une espèce de perruque de plumes d’oiseau jaunes, qui aurait la longueur d’un moignon, très fournie et serrée, qui lui couvrait la nuque et les oreilles. Et elle restait collée aux cheveux, plume par plume, avec une substance molle, de telle sorte que la chevelure était bien ronde et fournie, et bien régulière, et ne nécessitait d’aucun autre lavage pour l'enlever.
Quand ils arrivèrent, le Capitaine était assis sur une chaise, à ses pieds un grand tapis qui servait d’estrade ; et bien habillé avec un très grand collier en or autour du cou. Et Sancho de Tovar, et Simão de Miranda, et Nicolau Coelho, et Aires Corrêa, et nous tous qui allions dans le même navire que lui, étions assis, sur le tapis. On alluma des torches. Et ils entrèrent.Mais n’ont ébauché le moindre salut, ni ils ont parlé au Capitaine, ni à personne. Pourtant l’un d’eux a regardé fixement le collier du Capitaine, et a commencé à faire des signes avec la main en direction de la terre, et ensuite vers le collier, comme s’il voulait nous dire que là-bas il y avait de l’or. Et il a aussi regardé le lustre en argent et de la même manière faisait des signes vers la terre et encore vers le lustre, comme si là-bas il y avait aussi de l’argent !
On leur a montré un perroquet gris que le capitaine avait ; ils l’ont pris dans leurs mains et ont fait des signes vers la terre, comme si là-bas il y en avait aussi. On leur a montré un bélier, mais ils n’en ont fait aucun cas. On leur a montré une poule ; ils ont paru en avoir peur, et ils ne voulaient pas la toucher. Après ils l’ont prise dans les mains, mais avec grand étonnement. On leur a donné à manger : du pain et du poisson bouilli, des sucreries, des gâteaux d’amandes, du miel, des figues sèches. Ils n’ont pratiquement rien voulu manger ; et s’ils goûtaient à quelque chose, ils la rejetaient immédiatement. On leur emmena du vin dans une coupe ; ils l’ont à peine goûté et n’ont pas aimé ; et n’en ont plus voulu.
On leur a amené de l’eau dans un pot, chacun a juste pris une gorgée, mais ne l’ont pas bue, ils se sont seulement rincé la bouche et l’ont recrachée.
L’un d’eux a vu les perles blanches d’un chapelet ; il a fait signe pour qu’on les lui donne, et très amusé, il les a mises autour du cou : ensuite il les a enlevées et les a mises autour du bras, et à nouveau faisait des signes vers la terre et à nouveau vers le chapelet et vers le collier du Capitaine, comme s’ils échangeraient de l’or pour cela. Enfin, c’est ce que nous avons cru comprendre, car ainsi nous le souhaitions ! Mais s’il voulait seulement dire qu’il emporterait le chapelet et le collier, ceci nous ne voulions pas le comprendre, car nous ne voudrions pas les lui donner ! Ensuite il a rendu le chapelet à celui qui le lui avait donné. Ensuite ils se sont allongés sur le tapis, pour dormir, couchés sur le dos sans faire aucun effort pour cacher leurs parties honteuses qui n’étaient pas circoncises ; et avaient des toisons soigneusement rasées.Le Capitaine a demandé qu’un coussin soit mis sous leur tête ; celui qui avait la perruque faisait attention pour ne pas l’abimer. On les a couverts avec une couverture ; ce qu’ils ont accepté, et s’étant bien installés, ils se sont endormis.
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Pero Vaz Caminha continue dans sa lettre à décrire les experiênces des jours suivants et les relations qui se sont établies avec ces hommes et femmes d'un nouveau monde, avant de l'envoyer au roi du Portugal.
La première messe a été célébrée le 26 Avril 1500, par le moine Frei Henrique de Coimbra qui accompagnait Pedro Alvares Cabral. Cette première messe est aussi détaillée dans la Lettre de Pero Vaz Caminha.
WIKIPEDIA
Tableau peint par:
Victor Meirelles: A Primeira Missa no Brasil Museu Nacional de Belas Artes, Brasil.