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Blog sur le Portugal

Voyages, actualites, histoire, culture, faits divers, images du Portugal, photos, regards sur le monde portugais, et la lusofonie, à decouvrir ou à redecouvrir.

(o tradutor à direita da página poderá contribuir para uma melhor compreensão dos textos; muito obrigada)

dimanche 28 novembre 2010

Le Pere (Padre) Antonio Vieira (1608-1697)


Le sermon de Saint Antoine aux poissons

Dans les écoles on étudie un peu l’œuvre du Padre António Vieira.
Fernando Pessoa l’a surnommé l’ « empereur de la langue portugaise ».  



António Vieira est né à Lisbonne le 6 février 1608. Fils d’un écrivain officiel, il part avec ses parents pour le Brésil à l'âge de six ans. C’est chez les jésuites qu’il suivra sa scolarité et découvre sa vocation de missionnaire. Contre la volonté de son père, il intègre la vie religieuse.

Élève brillant, António Vieira fait rapidement preuve de dons de grand orateur. Il est ordonné prêtre en 1634, remonte les fleuves, parcourt une grande partie du Brésil, apprend la langue des indiens et passe à dédier sa vie à leur protection et évangélisation. Il deviendra médiateur de leur cause auprès du roi João IV.

Prêtre, écrivain et diplomate, sa vie intense est une suite de luttes pour atteindre ses objectives de justice et d'égalité entre les hommes, souvent au péril de sa vie.

António Vieira se crée beaucoup d’ennemis parmi les colons. Les intérêts en place sont puissants et l'inquisition le surveille. Alors il utilise sa maitrise de la langue portugaise pour convaincre et émerveiller ceux qui écoutent ses sermons. Il devient ami intime et conseiller du roi durant son séjour à Lisbonne. Ses paroles trouvent un excellent accueil auprès du Pape lorsqu’il y cherche protection, et d’autres souverains se rendent au talent de sa diplomatie.

P. António Vieira prêchant aux indiens
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La veille de partir pour le Portugal en 1654, avec les propositions sensées améliorer la condition des indiens, du haut de sa chaire, il dirige, en particulier aux colons par le biais d’allégories, un de ses plus fameux textes, le sermon de Saint Antoine aux poissons.

António Vieira rappelle que Saint Antoine, après avoir en vain essayé de prêcher aux hommes qui ne voulurent pas l’entendre, n’abandonna pas son propos, se dirigea vers la mer et appela les poissons qui en grand nombre s’approchèrent pour l’écouter.

Alors António Vieira questionne « Enfin, que prêcherons-nous aujourd’hui aux poissons » ?.......C’est un très long sermon de 22 pages ; j’essaye d’un traduire librement une petite partie, alors que António Vieira (comme le faisait Saint Antoine) continue à s’adresser aux poissons


….Mais avant que vous vous en alliez, de la même façon que vous avez entendu vos louanges, écoutez aussi les reproches. Si elles ne vous guériront pas, au moins qu’elles vous servent pour vous interroger. La première chose qui me choque en relation à vous, poissons, c’est que vous vous mangez les uns les autres.
C’est une grande honte, et les circonstances la rendent encore plus grande. Non seulement vous vous mangez les uns les autres, mais les grands mangent les petits. Le contraire aurait été moins grave. Si les petits mangeaient les grands, un grand serait suffisant pour beaucoup de petits ; mais comme les grands mangent les petits, ni cent, ni mille petits ne suffisent pour un grand. Voyez comme déjà St Augustin trouvait cela étrange…. Les hommes, avec leur mauvaise et perverse cupidité, finissent par être comme les poissons, ils se mangent les uns les autres. Ainsi qu’elle chose si éloignée non seulement de la raison, mais aussi de la nature, car étant tous crées dans le même élément, tous citoyens de la même patrie, et en fin de compte tous frères, vous vivez en vous mangeant les uns les autres! Saint Augustin, qui prêchait aux hommes, pour montrer la laideur de cette honte, l'a attribuée aux poissons; et moi, qui prêche aux poissons, pour que vous voyez combien elle est laide et horrible, je veux que vous la voyez dans les hommes. Vous, les poissons, à partir de la mer regardez vers la terre….  

....Antes, porém, que vos vades, assim como ouvistes os vossos louvores,ouvi também agora as vossas repreensões. Servir-vos-ão de confusão, já que não seja de emenda. A primeira cousa que me desedifica, preixes, de vós, é que vos comeis uns aos outros. Grande escândalo é este, mas a circunstância o faz ainda maior. Não só vos comeis uns aos outros, senão que os grandes comem os pequenos. Se fora pelo contrário, era menos mal. Se os pequenos comeram os grandes, bastara um grande para muitos pequenos; mas como os grandes comem os pequenos, não bastam cem pequenos, nem mil, para um só grande. Olhai como estranha isto Santo Agostinho.... "Os homens com suas más e perversas cobiças, vêm a ser como os peixes que se comem uns aos outros". Tão alheia cousa é, não só da razão, mas da mesma natureza, que, sendo todos criados no mesmo elemento, todos cidadãos da mesma pátria, e todos finalmente irmãos, vivais de vos comer! Santo Agostinho, que pregava aos homens para encarecer a fealdade deste escândalo, mostrou-lho nos peixes; e eu, que prego aos peixes, para que vejais quão feio e abominável é, quero que o vejais nos homens. Olhai, peixes, lá do mar para a terra.....
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 António Vieira a laissé une vaste oeuvre de 200 sermons, des lettres, des études, de grande clarté et modernité.

mercredi 24 novembre 2010

Le Parque des Nations


Durant le week-end, le Parque des Nations (Parque das Nações) de Lisbonne était pratiquement fermé au public par mesure de sécurité.
Le Sommet de l’Otan s’est tenu pendant deux jours dans la capitale portugaise avec la présence des chefs d’Etat et de gouvernement de 40 pays, parmi lesquels Mr. Barack Obama, Mr. Dmitri Medvedev, Mr. Durão Barroso, Mr. Sarkosy, etc.


Beaucoup ne se souviendront pas, mais c’est ce même quartier de Lisbonne qui a bénéficié il y a plus de 12 ans d’un aménagement extraordinaire pour accueillir l’Exposition Mondial de 1998 (de mai à septembre)

Quelques vidéos sur Youtube témoignent des travaux de rénovation de Lisbonne et de la fête qui s’est déroulée sous le signe des Océans et de la conservation des ressources marines.



L’énorme chantier a transformé une zone dégradée (d'anciens docks et entrepôts) en un lieu d’habitation et de loisirs.


Le grand quartier oriental de Lisbonne une fois réhabilité, offre au public un ensemble d’édifices à caractère futuriste, œuvres d’architectes renommés, équipements diversifiés comme l’Aquarium de Lisbonne (avec ses 16.000 animaux), le pont Vasco da Gama de 17 kms, le centre commercial qui porte le même nom, le Casino, les jardins et promenades qui longent le Tage et qui tendent à valoriser les rapports entre les hommes et la mer (si proche).

 
 Lisbonne a multiplié ses voies d’accès, et la gare de l’Orient (Estação do Oriente) en plein Parque des Nations, voit se rassembler à grande proximité les terminus et points de départ des lignes de car, de métro et de trains.

Plusieurs bâtiments de l’Expo ont été transformés en pavillons d’expositions, de musées et de spectacles permanents ou occasionnels.
Bars et restaurants se sont aussi largement installés et deviennent un lieu de rendez-vous de la vie nocturne.

dimanche 21 novembre 2010

Catarina de Bragança







Statue du roi Dom João IV



Le mariage fut célébré en 1662. Comme partie de sa dot, Catarina apporta aussi en Angleterre un coffret du précieux thé de l’orient qu’elle introduit comme boisson privilégiée de la haute société.

Après la mort de Charles II, Catarina revient au Portugal. Malgré sont statut de catholique, elle est reconnu en Angleterre comme ayant accompli ses devoirs de reine avec beaucoup de dignité. Le Queens, quartier d'origine de New York, a été baptisé en 1683 ainsi en son honneur.
On peut dire que c’est en grande partie grâce au destin de Catarina de Bragança, et au courage et à la détermination des navigateurs et des rois précédents, que le Portugal a pu négocier son sort, et continuer à être une nation indépendante.


Pièce du musée des carrosses du Palais Ducal


mercredi 17 novembre 2010

Dormir dans un « solar » de l’Alentejo

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Un « solar » au Portugal est une demeure seigneuriale.  Ainsi est le
« Solar dos Mascarenhas «




situé à Vila Viçosa (nordest de la province de l'Alentejo). 

On parcourt une petite rue typique avant
d’arriver à l’entrée principale.
La façade est simple, mais dès qu’on rentre
dans le hall, on sait qu’on sera bien reçu.





Cet edifice du XVIe siècle a été acquis pas une famille portugaise qui l'a
 transformé en un Hotel 3 étoiles, lui redonnant une nouvelle vie. Les travaux de rénovation ont étés menés avec succès.
La transition de l’ancien vers le contemporain se fait avec douceur.









Le projet a prévu à l’endroit des anciennes écuries et des jardins intérieurs, la construction de 18 chambres et 4 suites douillettes et modernes.

  



Autour de la piscine extérieure, la partie centrale a vu s’élever une zone avec des baies vitrées, qui accueille le bar et autres salons qui aident à rendre le séjour très agréable.
Le restaurant du « Paço » sert des repas qui privilégient la cuisine traditionnelle et les produits régionaux.


Le centre ville et le palais des ducs de Bragança se trouvent à proximité. Et à Vila Viçosa il y a beaucoup de choses à voir.
Tous ceux qui séjournent à l’hôtel Solar dos Mascarenhas emportent le souvenir de la gentillesse et du savoir faire du personnel, et dans le cœur « un petit bout de l’Alentejo ».
  






L'ancienne nora (noria) du patio intérieur












samedi 13 novembre 2010

L'histoire du "medronho"




 Dans les montagnes de l’Algarve, l’arbousier partage avec un grand nombre d’autres plantes indigènes les portions de sol rocailleux et les rayons de soleil d’un automne encore chaud.

Alors que les autres arbres fruitiers sont au repos, c’est à cette époque de l’année que cet arbre méditerranéen nous offre une récolte de délicats petits fruits rouges.

Les fruits murissent à la fin de l’été et passent d’une couleur jaune, à l’orange et au rouge avant d’être comestibles. Légèrement acidulés, les arbouses qu’au Portugal on appelle des « medronhos », se laissent apprécier mais toujours en petit nombre à chaque fois, sous peine nous dit-on, d’avoir la tête qui tourne, car chaque petit fruit lorsqu’il est mûr, est déjà légèrement alcoolisé.


Cette propriété lui vaut sa grande notoriété. L’eau de vie que l’on en tire (aguardente de medronho) est, suivant l’opinion des connaisseurs en Algarve, le meilleur digestif qu’on puisse déguster. Alors dans les bars et bistrots, lorsque l’on demande un « medronho » c’est un petit verre de cette eau de vie d’arbouse, douce et fruitée, que l’on vous sert. Et, merveilles des merveilles (toujours selon certains), ce petit verre fait souvent suite au petit café fort et concentré, que tous les portugais boivent après le repas de midi.


D’autres préparations, fréquemment à caractère artisanal, s’ajoutent aux douceurs que le généreux petit fruit nous réserve. Tout aussi fameuse est la liqueur de « medronho » qui accompagne les desserts, mais il y aussi compotes, sirops de fruits et chocolats fourrés à la liqueur qui utilisent la saveur des « medronhos »bien mûrs.



Il est bien magique ce petit arbre des pays chauds qui ne demande aucun soin particulier pour pousser tout seul dans la nature; on peut admirer ses fruits d’automne, son feuillage persistant d’un beau vert soutenu, alors qu’en même temps il porte déjà les grappes de ses fleurs, d’un jaune clair tendre, en forme de clochettes.


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lundi 8 novembre 2010

Une visite en Alentejo: Alcacovas








L’Alentejo est connu entre autres pour ses villes et villages aux maisons blanches, les caractéristiques préservées de son architecture, ses places tranquilles où le temps semble s’être un peu arrêté.



Alcaçovas est une de ces villes qui méritent le détour. Située à l’écart des principales voies de circulation, il faut sortir de l’autoroute ou de la nationale qui descendent de Lisbonne vers l’Algarve, et prendre une route secondaire, sur la gauche au niveau d’ Alcácer do Sal en direction à Viana do Alentejo. Alcaçovas arbore les couleurs de cette province du sud, le blanc des murs peints à la chaux, et le bleu, comme si la couleur du ciel avait déteint sur le pourtour des ses portes et de ses fenêtres.

Il nous a fallu un certain temps pour arriver au Palais Royal, car c’était cela le but de notre voyage. Situé dans la partie ancienne de la ville, on nous confirma que c’était bien là que les rois du Portugal avaient établi une de leur résidences dans un passé bien lointain.



Beaucoup ne sauront pas que ce monument, oublié de beaucoup de portugais, car le palais, pour raisons de sécurité est fermé au public, a été le témoin de plusieurs faits importants de l’histoire du pays. Car l’Espagne commença à concurrencer le Portugal qui avait entrepris plus tôt l'exploration de l’Atlantique et les expéditions le long de la côte d’Afrique.

Pour mettre temporairement fin à une période de guerres de succession aux respectifs trônes, et de conflits pour le contrôle des nouvelles terres, c’est ici qui a été signé le traité de Alcaçovas, entre les représentants du roi du Portugal et les représentants des rois catholiques d’Espagne, le 4 Septembre 1479.


Ce serait le premier traité à déterminer une division du monde en deux zones d’influence laissant l’occupation des iles de Madère, Açores et Cape Vert, découvertes par les navigateurs portugais, et attribuant les îles Canaries aux espagnols.


Cet accord avec le puissant voisin permit aussi aux portugais de garder le royaume de Fez et tous les territoires à découvrir au sud d’une ligne horizontale qui passait par le cap Bojador, laissant ainsi la route libre aux navigateurs portugais pour contourner le continent africain.


Il est vrai que le Portugal a un vaste patrimoine protégé et préservé. Mais il a aussi un vaste patrimoine en risque de disparaître. C'est bien dommage que le Palais Royal de Alcáçovas, où plusieurs mariages de princesses ont eu lieu, fasse partie de cette deuxième catégorie.

Le traité de Alcaçovas, constitué par une ligne horizontale passant au nord des îles Canaries, précèda le traité de Tordesilhas signé le 7 juin 1494, aussi entre le roi Jean II du Portugal et le roi Ferdinand II d'Espagne (cette fois avec une ligne de démarcation verticale).

jeudi 4 novembre 2010

Felicitations pour Madame Dilma Rousseff


Les média nous informent que le premier ministre portugais a téléphoné à Madame Dilma Rousseff pour la féliciter pour la victoire de son élection comme présidente du Brésil, en ce dimanche 31 octobre 2010. Dilma se trouve à la tête d’un géant économique dont la superficie est 95 plus vaste que le Portugal !

En parlant du Brésil, il me vient à l’esprit le nom de Jorge Amado (1912 – 2001) un autre géant mais cette fois de la littérature brésilienne.

Jorge Amado est né en 1912 dans le sud de la province brésilienne de Bahia. Après quelques années passées dans un internat de prêtres jésuites, il partit pour le Rio de Janeiro pour y étudier le droit.

Sous la dictature de Getúlio Vargas, il trouve dans les idéologies marxistes les bases pour sa lutte de militant du parti communiste alors interdit au Brésil. Sa vie se poursuit entre des années d’emprisonnement et d’exil, réfugié dans divers pays, dont la France. Ses livres reflètent son engagement dans la défense des classes populaires opprimées. Ceux qui souffrent de la misère et l’injustice deviennent les héros de ses romans.

Les livres de Jorge Amado traduisent traduisent aussi l’amour qu’il porte à la vie, à la liberté, au Brésil, mais surtout à Bahia qui l’a vu naître. C’est dans la plantation de cacao que son père exploitait qu’il a pris conscience des croyances, des coutumes et des senteurs de sa cuisine d’origine africaine, mais aussi des dures conditions des travailleurs, les secrets du candomblé et de toutes les cérémonies des cultes africains introduits par les esclaves, mais qui suite à leur interdiction, et pour les cacher, ont procédé à l’assimilation de leurs Oxirás avec les Saints de la région catholique.


Beaucoup de livres de l’œuvre de Jorge Amado ont été traduits dans de nombreuses langues. Au Portugal aussi son influence dans les milieux intellectuels et militants (aussi à bras avec une dictature) a été très importante.

Voici une traduction livre d’un extrait du roman Mer Morte (Mar Morto) publié en 1936.
Dans cet extrait on y trouve Iémanjá, la déesse des eaux et de la mer, symbole de fécondité et de la splendeur de la nature. C’est aussi la mère de tous les anciens Oxirás (dieux) africains et que le peuple de Bahia associe à Marie. Mais contrairement à la douce mère de Jésus, Iémanjá, aux cinq noms, est exigeante, souvent cruelle, avec des crises de colère qu’il faut apaiser.
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Ils emmenèrent cette enfant parce qu’elle était la plus joli du quai. Elle ressemblait même à Janaíca, car elle avait les yeux bleus…… Tous entendaient les cris de l’enfant qui allait les yeux bandés. C’était une nuit de crime et le vieux Francisco quand il raconte cette histoire en tremble encore. La police vint à tout savoir, quelques-uns furent mis en prison. Agostinho s’est enfuit, la mère de l’enfant est devenue folle. C’est seulement alors que cessa la colère de Iémanjá. Sa fête fut interdite et pendant quelque temps elle a été remplacée para la procession du Bon Jésus des Navigateurs. Mais ces eaux appartenaient à Iémanjá, et peu de temps après sa fête réapparut.
……..

D’après Jorge Amado (Mer Morte)