Il y a quelques années, je suis allée visiter Olivença. Ancienne ville de la région de l’Alentejo, qui était intégrée dans le territoire portugais depuis l’époque des comtés de la Peninsule Ibérique du XIIe siècle, en résultat de la fragmentation des royaumes qui ont suivi la « Reconquista ».
Olivença était une ville-frontière du temps du roi portugais Dom Dinis qui gouverna le Portugal de 1279 à 1325. Pendant son règne, le pays a bénéficié d’une période de stabilité social et économique. Il fit construire à Olivença une imposante structure défensive, en y faisant édifier de formidables ramparts qui entouraient la cité.
Dans le musée installé dans le château, on voit cette maquette des imposants ramparts construits par le roi Dom Dinis.
Ce territoire à l’epoque sous administration portugaise, localisé sur la rive gauche du fleuve Guadiana, présentait, selon certains écrits, une surface de quelques 700 km2; outre la ville d’Olivença, il comportait 5 autres villages.
On voit ici sur une carte de 1777, le territoire d'Olivença (en jaune) avec sa ville (entourée en rouge) et ses villages, qui faisaient partie du royaume du Portugal au-delà du fleuve Guadiana.
Les rois qui suivirent donnèrent à la localisation de la ville une importance stratégique ; au XVe siècle, Jean II poursuivit les travaux de la Tour de l’Hommage, la plus élevée du royaume ; Manuel Ier, au XVIe siècle, entreprit la construction du pont fortifié d’Ajuda qui permettait la traversée du fleuve Guadiana. C’était un ouvrage essentiellement militaire mesurant 380 mètres de long, comportant une tour de défense centrale, destiné à assurer la mobilité des troupes entre les villes des deux rives du Guadiana. (source : Wikipedia).
Les murailles d'Olivença
Compte tenu de l’importance de la ville, plusieurs monuments historiques de grand volume y ont été édifiés par les portugais, qu’ils soient militaires, civils ou religieux.
Ainsi, on y dénombre le château avec ses ramparts, et les superbes églises de Santa Maria do Castelo et de Santa Maria Madalena avec ses colonnes en marbre d'Estremoz, où le style manuélin et les panneaux d'azulejos transportent l’âme de l’architecture du Portugal.
Au cours des siècles, Olivença a connu des temps de paix et un brillant essor économique et culturel, malgré son éloignement de Lisbonne, la capitale du pays. Ceci jusqu’au début d’une période particulièrement noire dans l’histoire du Portugal.
Portail dans le style manuelin à Olivença.
Napoléon jetait sa domination sur la plupart des pays de l’Europe dès la fin du XVIIIe siècle. L’Espagne est vaincue (1795). La France et l’Espagne signent un traité d’invasion du Portugal. Poussées par Napoléon, les troupes espagnoles envahissent une partie du Portugal lors de la « Guerre des Oranges ».
Vaincu à son tour par les troupes espagnoles, le Portugal signe le traité de Badajoz avec l’Espagne (1801) où le vainqueur lui présente l’obligation de reconnaitre la souverainté espagnole sur le territoire d’Olivença.
Eglise de Santa Maria Madalena
Quelques années plus tard, les armées napoléoneennes, qui pendant 4 ans d’invasions et d’occupation, ont dévasté de vastes territoires du Portugal, ont été vaincues à leur tour et repoussées, en particulier grâce aux renforts envoyés par l’Angleterre (pays allié du Portugal).
Le Portugal conteste le traîté de Badajoz signé sous la menace, et réclame le territoire annexé par l’Espagne. La souveraineté portugaise sur Olivença est reconnue par le traité de Vienne en 1815, que l’Espagne ratifie. Cependant l’Espagne refusa de rendre la ville.
Olivença devient Olivenza, une municipalité dans une zone frontalière, objet de litige entre le Portugal et l’Espagne. Le gouvernement espagnol l’intégra dans la province de Badajoz, et met en marche un mouvement qui va hispanisé la ville.
Des populations locales sont déplacées vers d’autres régions. Des espagnols d’autres provinces sont encouragés à venir s’installer à Olivença. Sous le régime de Franco, l’usage de la langue portugaise devient interdite, et le nom des rues prennent la configuration espagnole. Seuls quelques anciens habitants d’Olivença parlent encore le portugais, mais jusqu’à une période récente, ils le faisaient en cachette.
De nos jours, Olivença prend de plus en plus conscience de la richesse des deux cultures apportées par les deux peuples voisins. Le gouvernement portugais accorde la nationalité portugaise à ceux qui la demandent et un nombre important d’habitants d’Olivença possèdent la double double nationalité.
Les rues ont repris leur noms en langue portugaise à côté de la langue espagnole. L’apprentissage du portugais est encouragé dans les écoles. Des rencontres de caractère culturel sont de plus en plus fréquents entre les populations des deux pays.
Photo du net (calçada portugaise d'Olivença)
Le litige de delimitation de la frontière n’a pas été résolu dans cette zone du fleuve Guadiana ; et le long de plusieurs dizaines de kilomètres, il n’existe pas de ligne tracée delimitant la frontière entre les deux nations ibériques !
Reportaje sobre Olivenza en Agrosfera de la 2 (Con aparición de Acetre) publié par Acetre Folk
Entretemps en 2008, un accord a été conclu visant la création d’une euro-région qui rassemble plusieurs villes du Portugal et d'autres communes du côté espagnol où serait inclue la région d’Olivença sur l’autre rive du fleuve Guadiana.
Photo du net
L'ancien pont militair d'Ajuda en ruines qu'au voit au fond, constuit par les anciens rois du Portugal, et le nouveau pont qui rejoint le territoire espagnol construit plus récemment par le gouvernement portugais.
Je vous invite à écouter un groupe musical qui, en portugais et en espagnol, chante les melodies de la musique traditionnelle, créant des ponts entre les deux cultures.
Je vous invite à écouter un groupe musical qui, en portugais et en espagnol, chante les melodies de la musique traditionnelle, créant des ponts entre les deux cultures.
Acetre - "As Pontes" publié ProduccionesMirmidon
Hoje viemos até à fronteira.
RépondreSupprimerMas não vamos passá-la a salto.
une ville qui a connue pas mal de rebondissement et ce sont les habitants qui subissent le plus mais ont leur demande pas leur avis
RépondreSupprimerbises
je vois qu il me reste encore bcp à découvrir au portugal ....:)
RépondreSupprimerbelle soirée angie biz
C'est très intéressant, je ne savais pas tout ça ! il est vrai que les villes frontalières où qu'elles se trouvent ont eu à subir beaucoup plus qu'ailleurs, lors des guerres, la plupart du temps.
RépondreSupprimerMaintenant qu'on est en paix et européen, c'est un avantage d'avoir deux cultures entremêlées.
J'aime bien la chanson même si je ne comprends pas.
Bisous et excellente journée à toi.
Noite de paz.Abraços diretamente do meu Cotidiano.
RépondreSupprimerUm local que nao conheco. Mas que, tais como todos os outros locais que apresentaste, gostaria de conhecer.
RépondreSupprimer: )
Salut,
RépondreSupprimerC'est une histoire malheureuse pour les gens qui ont été déplacés.
L'hiver est arrivé chez nous.
Bon week-end
✿゚ه° ·.
RépondreSupprimerMuito interessante aprender mais um pouco da história de Portugal, com fotografias muito bonitas da cidade de Olivença.
Bom fim de semana com tudo de bom!
Beijinhos.
╰⊰✿⊰ه° ·.
Bonsoir ma douce,
RépondreSupprimerUne belle page historique.
J'apprends plein de choses chez toi.
Napoléon a été partout.
Il est venu chez nous, patate, il s'est fait culbuté à Waterloo !
Quand je suis allée en Corse, personne ne connait Waterloo, ils sont de mauvaise foi, (rires).
Tous ces pauvres gens. Les guerres entraînent beaucoup de peine.
Je ne t'oublie pas, j'ai beaucoup de travail en ce moment.
Bon week-end et douce soirée, tendres bisous.
Merci Angie pour cette intéressante et belle page d'histoire bien mise en images
RépondreSupprimerOlá, Ângela!
RépondreSupprimerQue publicação mais completa, bonita elucidativa!
Para além das tuas fotografias, que mostram mto bem o k esta cidade é, e k conheço mal, relatas factos históricos mto interessantes, mas como se diz, vulgarmente, "De Espanha, nem bom vento, nem casamento" e é bem verdade.
Enfim, seria fastidioso falar da posse de Olivença, mas a nossa "vizinha" sempre prometeu uma coisa e fez outra, já pra não falar dos 60 anos de Domínio Filipino.
Ouvi os dois vídeos e no 1º, não percebi bem o k eles disseram, mas pareceu-me k estão fifty-fifty, se bem entendi.
Do 2º gostei mto, pke as novas gerações já se estão a entender e as duas moças cantam mto bem.
Agradeço a tua visita e comentário.
Beijos e bom domingo.
Bonjour ma douce amie Angie
RépondreSupprimerTriste pour ces gens, moi aussi j'en apprends beaucoup sur l'histoire de ton beau pays et tes photos sont vraiment splendides, quel bonheur de te connaître et comme j'aimerais connaître ton merveilleux pays.
Merci pour le lien hélas l'être humain peut faire beaucoup de bien mais beaucoup de mal également et c'est triste et affreux car les animaux ne méritent pas cela.
Quand à peine un nuage flocon de laine nage, dans un champ de ciel bleu, qu'il fait bon ne rien faire, libre de toute affaire et se sentir heureux. Bon dimanche.
Gros bisous d'amitié de mon ti rocher.
Grata por todo o carinho no meu Cotidiano.Vim retribuir-lh e visita e me encantar um pouco mais com o seu espaço.
RépondreSupprimerabraços bem carinhosos meus.
Cara Amiga Angela.
RépondreSupprimerNo meu já distante curso ginasial (1966-1970) fazia parte da grade curricular - nos dois primeiros anos do curso ginasial - o idioma do nobilíssimo escritor Gustave Flaubbert (1821-1880), mas como sou parvo somente lembro da lição do pescoço do Pierre Vincent, que está no livro didático "Cours de Langue et de Civilisation Françaises".
Isto posto, não precisei de tradução para me encantar somente com as fotografias desta encantadora localidade que ainda hei de flanar e passar horas deleitantes.
Caloroso abraço. Saudações lusófilas.
Até breve...
João Paulo de Oliveira
Um ser vivente em busca do conhecimento e do bem viver, sem véus, sem ranços, com muita imaginação,autenticidade e gozo.
Um trabalho de recolha de informação fantástico , Angela !
RépondreSupprimerPara falar verdade nunca entendi bem esta questão de Olivença / Olivenza ! Creio tratar-se de um caso único entre os dois países !
Aparte o facto de estar em francês dá para entender !
Parabéns pelo trabalho feito !
Abraço ! :)
Fascinantes et magnifiques ces pierres chargées d'histoire où de riches cultures se sont mélangées! Pour les populations, que de complexités à vivre, l'Histoire est souvent bien cruelle pour les citoyens qui sont pris en otage par les décisions de leurs dirigeants. Magnifique balade, comme à l'accoutumée, grosses bises Angie
RépondreSupprimerCendrine